Une journée suffit à se replacer sur la perception du travail de ces femmes et de ces hommes qui accompagnent les défunts et leurs familles au moment des derniers adieux.
Au commencement, l’accueil d’une famille venue pour organiser les obsèques d’un de leur membre décédé la vieille. La peine et la douleur se lisent sur les visages.
Le conseiller funéraire est là pour rendre service et, non, pour partager une peine qui ne le concerne pas. Son rôle n’est pas seulement d’assister et d’organiser mais de conseiller.
Les mots ont une grande importance et un impact, il doit s’impliquer avec ces personnes pour comprendre, analyser et les aider dans leurs choix.
Les familles ne savent pas forcément. Elles ont besoin qu’on leur explique, quels sont les enjeux, quelles sont les alternatives possibles et qu’on leur donne des informations techniques indispensables.
Le conseiller amènera ensuite l’un des membres de la famille à se constituer « mandataire » pour établir le dossier administratif et contractuel. Toutefois, les obsèques s’adressent à toutes les personnes que la mort du défunt concerne et dans ce sens, le conseiller a un rôle social à jouer: essayer de trouver la meilleure organisation pour l’ensemble des personnes concernées par les obsèques. Lorsque le conflit émerge dans une famille, il faudra toute la psychologie possible pour éviter l’irréparable.
Paradoxalement, le conseiller doit coordonner, sans en parler, une multitude d’interlocuteurs : Le service d’Etat Civil, la chambre mortuaire, le maître de cérémonie, les chauffeurs, les porteurs, le thanatopracteur, le marbrier, le fleuriste, les responsables du cimetière et/ou du crématorium, la police pour les scellés. Il ne doit rien oublier, car une erreur ne se rattrape pas.
Les obsèques sont onéreuses et représentent une dépense importante pour les familles si le défunt n’avait pas souscrit de contrats, d’assurance ou de conventions obsèques.
Le conseiller doit se garder de tout jugement devant le choix des articles funéraires (cercueils, poignées, capitons, urnes, signes religieux etc.)
Les différentes possibilités pour le règlement sont ensuite évoquées par le conseiller. La famille conviendra, dans mon expérience, par le prélèvement sur le compte du défunt.
Puis vînt, le moment où le conseiller remet un guide sous forme de clé USB contenant l’ensemble des démarches administratives à accomplir auprès des différents organismes (Sécurité Social, assurance, mutuelle, banque, caisse de retraite). Le conseiller conclura son entretien en rappelant sa disponibilité à tout moment.
48H après la réalisation, la direction du service funéraire prendra contact avec la famille afin de recueillir leurs avis, leurs remarques.
J’ai ressenti un profond respect, de l’humilité et de l’empathie de la part du conseiller funéraire que j’ai accompagné. Ce métier ne se fait pas par hasard ; ces personnes interviennent dans les familles dans ces situations si particulières que nous avons tous vécus et que nous continuerons à vivre car n’oublions pas que « La mort fait partie de la vie ». Le deuil doit se vivre. « Le deuil est un processus complexe, long et douloureux mais indispensable à notre équilibre psychique. Nous n’avons pas le choix ; il faut le vivre pour survivre ». (M. HANUS psychiatre).