Nos étés s’accompagnent désormais de canicules, imposant une prévention accrue. Une attention particulière est requise pour les personnes âgées, plus vulnérables.
Été 2003 : la canicule jette un froid
De 1974 à 2013, la France a connu pas moins de 921 canicules provoquant près de 32 000 décès dont la moitié est à attribuer à l’été 2003. Pendant ce tragique épisode, on pallie l’urgence. On convoque la solidarité nationale et l’attention à porter aux aînés. On se demande même avec effarement comment les gestes essentiels pour éviter le coup de chaud ont pu être négligés, pourquoi ils ne sont plus ni suivis ni transmis.
Le constat est sans appel : nous ne sommes pas tous égaux devant l’augmentation et l’intensification des canicules auxquelles nous expose le changement climatique. C’est pourquoi l’État français créé en 2004 deux outils pour anticiper les épisodes de fortes chaleurs et atténuer leur impact sur la santé. Il s’agit du Système d’alerte canicule et santé (SACS) et du Plan nationale canicule (PNC).
Des particularités liées aux personnes âgées en cas de fortes chaleurs
Lorsqu’une vague de chaleur s’installe, les adultes en bonne santé ressentent immédiatement de l’inconfort. Mais les personnes âgées ne le perçoivent pas aussi tôt, même si la chaleur les met déjà en difficulté. C’est pourquoi la prévention et l’anticipation sont les premiers et indispensables remparts pour les aider à se protéger des risques liés à une canicule. La déshydratation (une personne transpire et ne boit pas assez) et l’hyponatrémie (une personne boit trop d’eau en oubliant de compenser avec une alimentation variée) sont les principaux risques pour les personnes âgées.
Les mesures qu’on demande aux personnes âgées d’adopter sont maintenant connues de tous grâce à l’amplification des messages diffusés à la télévision, sur internet et sur les dépliants d’information. Mais prévenir ne suffit pas toujours. C’est le cas par exemple pour les personnes âgées sujettes à l’incontinence urinaire qui, pour cette raison, rechignent à boire plus donc à s’hydrater. Elles s’exposeraient à une déshydratation sans l’intervention des professionnels de santé ou des proches qui abordent cette question sans tabou.
Connaissance et adaptation aux risques liés à la canicule
Si l’on constate que la population française est globalement bien informée sur l’existence de risques sanitaires en cas de canicule ainsi que des mesures de préventions préconisées, on s’aperçoit aussi qu’elle méconnait parfois la teneur de ces risques. En effet, une enquête de 2015 montre que 84 % des plus de 65 ans ont bénéficié ou mis en place des mesures préventives au cours de la canicule de 2015 (la plus intense après celle de 2003). Mais une autre enquête de la même année révèle que 38 % seulement des français savent qu’un « coup de chaleur » peut s’avérer fatal, imposant une intervention médicale au plus vite. En revanche, si l’on peut regretter que seules 4 % des personnes âgées se sont inscrites dans les mairies sur les registres des personnes vulnérables, on se réjouit de voir que la solidarité de proximité (famille, ami, voisin) joue son rôle. Une meilleure maîtrise de l’impact des canicules depuis 2003 est bien attestée. Elle démontre l’importance de maintenir la politique de prévention et d’anticipation mise en place depuis 2004.
CI-DESSOUS LE POURCENTAGE DES FRANÇAIS AYANT CONNAISSANCE EN 2015 DES CONSEILS DE PRÉVENTION EN CAS DE FORTES CHALEURS
92 % des français savent qu’il est fortement conseillé de s’hydrater et boire de l’eau
40 %, de maintenir sa maison au frais et de se protéger de l’exposition au soleil
29 %, de se mouiller le corps
16 %, d’éviter les efforts physiques
12 %, d’aller dans un endroit frais
source : Santé publique France