Alors que la planète s’apprêtait à suivre des obsèques à la mesure de sa popularité et du génie qui lui était unanimement accordé, quelle n’a pas été la stupeur générale en apprenant dans la presse italienne, les mots qu’il avait pris soin de choisir pour sa nécrologie. Lui, c’est Ennio Morricone, grand compositeur italien de musiques de films, décédé le 6 juillet dernier à 91 ans. L’annonce de sa mort a provoqué une grande tristesse et une avalanche d’hommages de personnes connues ou inconnues amoureuses de son art. Ses mélodies inoubliables ont accompagné tant de films cultes comme « Il était une fois dans l’ouest » ou « Le bon, la brute et le truand ».
Le titre de sa nécrologie, « Ennio Morricone, je suis mort », en donne immédiatement le ton humble que la suite va confirmer. Le texte écrit de sa main est une dernière déclaration d’amour à son épouse, « le plus douloureux des adieux » et à sa famille, enfants et petits-enfants qu’il nomme tous. C’est aussi un remerciement profond et chaleureux adressé à tous ses amis. Il explique son geste par la raison qu’il leur demande des funérailles dans la plus stricte intimité car « je ne veux pas vous déranger » écrit-il en guise de dernière volonté. Le jour même, son entourage a confirmé à la presse que des funérailles privées se dérouleront “dans le respect du sentiment d’humilité qui a toujours inspiré l’œuvre de sa vie”.